Crédit photo : WWE
Vous n'êtes pas sans savoir que le monde entier subit une pandémie sans précédent, faisant des dizaines de milliers de morts et des centaines de milliers de victimes. Une situation qui nous a contraint à changer drastiquement notre quotidien, et le monde du catch n'y a pas échappé. La WWE a donc dû changer de cap afin de pouvoir arriver à bon port.
Ainsi, si les fans ne peuvent plus se bousculer pour assister aux shows télévisés et autres événements locaux, la fédération n'a pour autant pas abandonné ses millions d'aficionados. Les salles de grandes capacités d'accueil ont laissé leurs places au Performance Center tandis que shows télévisés ont revus leurs habitudes afin de s'adapter au mieux à la situation actuelle.
C'est pour cette raison que la fédération dirigée par Vincent Kennedy McMahon a décidé de maintenir coûte que coûte son Pay Per View phare : WrestleMania! Une décision qui est loin d'avoir fait l'unanimité auprès des fans, qu'ils soient américains ou français. Ce week-end nous avons donc assisté à la trente-sixième édition de l'événement qui est considéré comme le Grandest Stage of Them All, le Showcase of The Immortals, l'événement auquel toutes les superstars veulent prétendre depuis près de 4 décennies.
Aujourd'hui j'aimerais revenir avec vous sur cette événement historique qui a repoussé la WWE dans ses retranchements et l'a contrainte à l'innovation. Mais est-ce que la fédération de Stanford a réussi à relever le défi? L'hémorragie Covid-19 a t-elle été stoppée par la remède WrestleMania ou est-ce que le virus a eu raison de notre passion ? C'est ce que je vais essayer de découvrir en analysant et décryptant l'ensemble de ces deux soirées !
WrestleMania : Too big for one night
"Too big for one night" c'est le slogan de cette édition 2020, et il porte bien son nom ! Avec pas moins de 18 matchs sur sa carte, dont 2 en pré-show, cette édition est de loin celle qui propose le plus de combats ! Mais est-ce une bonne chose d'avoir autant de confrontations ? C'est ce que je vais tenter de déterminer dans les prochains paragraphes mais une chose est sûre, cela nous a permis d'avoir 2 soirées d'action !
Si habituellement le samedi soir pré WrestleMania rime avec NXT Takeover (ou bien Hall Of Fame il y a quelques années), cette année il en aura été autrement à l'instar de la NJPW et de son événement "Wrestle Kingdom". Cela fait plusieurs années déjà que la fédération japonaise propose son plus grand événement sur deux soirées, une recette qui semble être gagnante quand observe les chiffres engendrés. Mais en sera-t-il de même pour WrestleMania 36? Je peux d'ores et déjà vous répondre que non. La conjoncture actuelle ne nous permet pas d'établir une corrélation entre WrestleMania et Wrestle Kingdom.
En revanche, si la décision de la WWE vient à se pérenniser et si la pandémie arrive à son terme prochainement, nous pourrons comparer les deux événements à partir de l'an prochain en observant notamment le taux d'affluence de chacun des shows. Par ailleurs j'espère très sincèrement que les fans français qui devaient se rendre sur place cette année, dont les désormais célèbres Axel et Aurélien, pourront réaliser leur rêve l'an prochain, un rêve qui devrait être Hollywoodien !
Samedi 4 avril - Les festivités commencent !
Cette première soirée a été dominée très largement par le show bleu avec pas moins de 5 matchs estampillés Smackdown sur les 8 qui l'ont composée.
Avant que la compétition ne débute, Stéphanie McMahon nous a livré un touchant message visant à clarifier les choses sur ce WrestleMania.
La soirée a donc débuté avec l'affrontement opposant les championnes féminines de la WWE, les Kabuki Warriors, aux challengeuses Alexa Bliss et Nikki Cross. Les quatre jeunes femmes ont donc eu la lourde de tâche de débuter les festivités et le moins que l'on puisse dire c'est que tous les regards étaient portés sur elles. Alors certes la salle était vide, mais nous étions des centaines de milliers de fans partout dans le monde à scruter cet événement, certains par pur ambition négative (Tristan Archer se demande d'ailleurs sur Twitter si c'est la politique commune des fans français de toujours critiquer le produit ?) et d'autres, comme moi, par pur plaisir d'assister au show.
Globalement, ce match d'ouverture était plaisant. Les superstars se sont données à quelques joutes verbales et tentatives de déstabilisation avant d'entrer dans le vif du sujet. Les Kabuki Warriors ont été à la hauteur de leur réputation tandis qu'Alexa et Nikki ont sortis leur épingle du jeu. Une victoire des challengeuses et la soirée était officiellement lancée.
Je ne vais pas développer les matchs au cas par cas pour essayer de garder une fluidité de lecture mais je vais vous donner quels ont été, selon moi, les matchs qui ont brillé et à contrario, les moments qui ont été les moins bons.
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Le Boneyard Match a volé la vedette !
Durant ces trois heures de spectacle, les superstars féminines et masculines se sont succédées afin de nous offrir le meilleur d'elles-mêmes. Si certains matchs ont été marqués par des moments décevants, je pense notamment au final du match entre Becky Lynch et Shayna Baszler pour le titre féminin de Raw, d'autres ont tout simplement volé la vedette !
Quand des talents tels que Miz/Morrison, The New Day et The Usos sont sur le ring, nous savons toutes et tous que nous allons assister à quelque chose de grandiose. Hier soir, John Morrison, Kofi Kingston et Jimmy Uso n'ont pas dérogé à la règle. Les trois hommes se sont battus corps et âme pour les titres par équipes de Smackdown dans un Ladder Match. Une stipulation qui était alléchante depuis le départ mais qui a été pimentée quelques heures avant le début du show lorsque la WWE a annoncé que le Triple Threat Tag Team Match serait en réalité un match à trois "traditionnel".
Pendant presque 20 minutes les trois hommes ont donc enchaîné les prises aériennes, les coups durs et les spots avec les échelles pour notre plus grand plaisir jusqu'à ce que JoMo conserve les titres après s'être vu concédé la victoire par des Kofi Kingston et Jimmy Uso. Je pense que comme ces deux derniers nous étions tous éberlués par le final de ce combat ! De voir les trois hommes se battre le crochet disposant des ceintures, le tenir tous dans leur mains, perchés sur ces échelles... un grand moment et une fin innovante et inédite !
Vous l'aurez compris, ce match m'a énormément plu mais ce n'est "rien" comparé au Boneyard Match qui a clairement volé la vedette à tout les autres !
L'an dernier nous étions quelques uns à être déçus de la non présence de l'Undertaker pour le 35ème anniversaire de WrestleMania. Si je dis quelques uns c'est parce que bon nombre de fans ne cessent de descendre le Phenom, notamment sur sa condition physique. Et si l'on pouvait penser que cette année serait différente, et bien que nenni ! Les haters étaient encore et toujours de la partie mais il semblerait que l'Undertaker ait livré une belle réponse offensive en affrontant Aj Styles.
Cette stipulation était totalement inédite mais l'idée de scénario un peu moins. En effet, nous avons déjà assisté à des matchs en extérieur par le passé (Randy Orton vs Bray Wyatt ou encore Bray Wyatt vs Matt Hardy) mais celui-là a atteint un niveau exceptionnel. Avant de décrypter ce combat, je me dois de féliciter l'ensemble des personnes qui ont travaillés sur le booking de ce combat premièrement car ils ont eu une idée merveilleuse de se faire rencontrer les deux hommes dans un faux cimetière et deuxièmement parce que la construction du segment a été digne d'un film oscarisé !
Ce match est pour moi le meilleur de cette première soirée, tout a été réuni pour nous offrir le meilleur des divertissements. Les entrées des deux lutteurs, d'un côté The Phenomenal One à la façon d'un Undertaker conquérant et de l'autre Mark Callaway qui revient en American Badass 2.0, ont donné le ton de cette rencontre !
Dès le départ quand vous avez d'un côté un homme qui veut envoyer son adversaire au placard et de l'autre un homme qui se bat pour sauver l'honneur de sa femme, vous savez que la bagarre sera rude et que ce sera personnel. Ici les deux hommes ont relevé le défi d'offrir un combat inédit et unique. Jamais la WWE n'avait "humanisé" l'Undertaker d'une telle manière au cours d'une storyline. Cette nouveauté aurait pu porter préjudice à l'image du Phenom, mais il en a été tout autrement. Je dois dire que ce combat m'a clairement fait rêver !
En conclusion, bien que les matchs aient été enregistrés en amont, l'ordre de diffusion a été très bien réfléchi par les dirigeants, ce qui nous a permis d'avoir un fil conducteur solide et cohérent, permettant le bon déroulement de cette première salve. Et comme il faut bien trouver quelque chose de "négatif" à redire, la fin du combat entre Samy Zayn et Daniel Bryan a été un peu trop prématurée à mon goût. Les deux hommes nous ont offert une rencontre technique et j'aurais aimé, comme beaucoup je le pense, en voir un peu plus.
Enfin pour terminer, il est bon de noter que Kevin Owens nous a offert un moment inoubliable lorsqu'il a sauté du haut du logo WrestleMania tout droit sur un Rollins allongé sur la table des commentateurs ! Alors est-ce que la deuxième soirée spéciale de WrestleMania sera aussi réussie ? C'est ce que nous allons découvrir dans la deuxième partie de cette chronique !
Dimanche 5 avril - Then "oui", Now "bien-sûr" , Forever "assurément" !
Contrairement à la première soirée, cette seconde partie de l'événement aura été dominée par la division de Raw avec 4 matchs estampillés du show rouge. Grande nouveauté cette année : NXT était présent sur la grande scène de toute !
C'est d'ailleurs avec le match pour le titre féminin de la division jaune que la soirée a débuté ! La champion en titre Rhea Ripley s'est vue administrer la lourde de tâche de défendre son titre face à la femme la plus tirée tout rosters confondus : Charlotte Flair.
Un match qui sur le papier avait tout pour nous plaire et dont la construction a été plutôt bien conduite par les scénaristes. Je dois dire que pour le coup, je suis entré plus facilement dans le show que la veille. Ce combat était brutal à souhait avec une Queen déterminait à décrocher l'or une nouvelle fois et n'hésitant pas à user des traits de caractères qu'elle a en commun avec son père. C'est une Charlotte déterminée et concentrée que nous avons pu voir en face d'une Rhea Ripley non moins méritante ! Une bonne grosse vingtaine de minutes plus tard, Miss WrestleMania l'emportait et remportait par la même occasion son onzième championnat du monde, un vrai WrestleMania Moment.
Vous l'aurez compris, personnellement je trouve que c'était une très bonne idée de débuter cette seconde soirée avec ce combat et comme le dit si bien notre cher Philippe, il n'y a pas de grand gagnant sans grand adversaire, et les deux femmes nous l'ont démontré hier soir. A noter au passage que tout comme pour la première partie de cette chronique, je ne développerai pas l'ensemble des combats.
Une des marques de fabrique de la fédération, c'est les histoires d'amour... et hier soir nous avons été plus ou moins servis avec deux combats qui se sont déroulés sous la houlette de Cupidon. En effet, lors de la confrontation entre Aleister Black et Bobby Lashley, plus précisément à la fin de la rencontre, nous avons pu observer qu'il y avait de l'eau dans le gaz entre l'ancien militaire et la ravissante Lana. Les choses se sont gâtées lorsque cette dernière lui a "ordonné" de changer de stratégie en utilisant le spear... stratégie qui aura été perdante. Enfin, le match où l'amour régnait le plus était bien évidemment le combat entre Otis et Dolph Ziggler. La raison pour laquelle les deux hommes se battaient ? Le cœur à prendre de la belle Mandy Rose! Globalement, ces deux matchs n'étaient pas les plus importants de cette édition, ils auraient d'ailleurs pu être proposés en pré-show, mais ils ont tout de même été divertissants en apportant un peu de douceur.
Un Last Man Standing Match aux couleurs d'un match à mort
C'est l'événement marquant de cette année 2020 : le retour sur le ring du WWE Hall Of Famer : The Rated R Suuuuperstar... Edge ! Un retour inespéré qui nous a tous pris par surprise mais qui aura vite été gâché par The Legend Killer, Randy Orton.
Je dois avouer que j'aurais aimé un autre adversaire pour Edge , pourquoi pas une jeune superstar, mais la WWE a tout de même réussi à nous offrir une bonne storyline qui s'est conclu sur un Last Man Standing Match exceptionnel et totalement différent de tous les autres que nous avons pu voir au fil des années. Notons qu'il s'agit du combat qui a duré le plus longtemps lors de cette édition, ce qui n'a pas fait que des heureux...
À titre personnel ce combat est pour moi un masterpiece ! Randy Orton a donné le ton dès les premières secondes en infligeant pas moins de deux RKO, dont un Outtanowhere, ce qui je dois le dire m'a fait penser que la rencontre se terminerait rapidement et qu'Edge ne serait pas capable d'encaisser... quelle bêtise ! La légende canadienne a été remarquable, quand on pense qu'il y a de cela neuf ans on lui a dit qu'elle ne pourrait plus jamais catcher... c'est un joli pied de nez au passé !
Edge nous a offert une prestation époustouflante, il s'est montré plus résistant que jamais et n'a pas hésité à user de stratégie comme dans ses heures de gloire. Les deux hommes nous ont offert un combat brutal, violent mais surtout artistique car oui c'est de l'art. Il s'est terminé sur un spot exceptionnel mais non moins logique : le concerto du canadien sur Orton, un juste retour des choses en somme.
La Firefly Fun House nous fait entrer dans la cinquième dimension !
L'autre événement marquant de cette deuxième soirée c'est bien évidemment la rencontre entre The Fiend Bray Wyatt et la seize fois champion du monde John Cena.
Tout comme le Boneyard Match, nous ne savions pas trop à quoi nous attendre. Si nous savions que ce combat serait tourné à la manière d'une série ou d'un film, nous pensions simplement que les deux hommes se battraient dans la maison du fun de Bray Wyatt.... la WWE nous a bien eu !
Ce segment est selon moi le meilleur que nous avons pu voir hier soir mais aussi le plus étrange. Comme beaucoup d'entre vous, je me suis retrouvé les yeux écarquillés, les mains sur la tête me disant : C'EST QUOI CE BORDEL ?! L'équipe créative de Smackdown a fait un travail remarquable et on ne peut que les féliciter et les applaudir. Je pense que l'on est tous d'accord pour dire que la tension psychologique entre les deux hommes était palpable. Ce segment nous a permis de revivre les plus grands moments de la carrière de John Cena. De la Ruthless Agression en passant par WrestleMania 30, Bray Wyatt a joué avec les nerfs du Champ. Ce scénario se révèle être du pur génie et je dois le dire, j'ai clairement pris mon pied! La WWE s'est surpassée et nous a offert un spectacle bien au dessus de nos attentes.
Et enfin, la soirée s'est donc terminée très logiquement sur le match pour le titre WWE opposant la bête Brock Lesnar au vainqueur du Royal Rumble Drew McIntyre! Dès le départ nous savions que ce combat serait expéditif et que la victoire de Drew était plus que prévisible bien que totalement méritée. Je ne peux pas dire que j'ai été déçu par ce combat, mais je n'ai pas non plus été transporté, j'aurais aimé qu'il dure un peu plus longtemps que 4min30.
En conclusion, cette 36ème édition est une belle réussite. L'empire des McMahon est sauf puisque la WWE a réussi à nous offrir un spectacle de très grande qualité c'est à dire sportif et divertissant à la fois. Il semblerait donc qu'au cours de ces deux soirées la WWE nous a offert un remède de choix face au Covid-19, nous permettant d'oublier de manière temporaire la situation morose que nous vivons toutes et tous actuellement.
J'espère que comme moi vous avez apprécié ce WrestleMania et je vous invite à réagir dans la section commentaires juste en dessus de cet article pour me donner votre avis !
Je souhaite terminer cette chronique en vous remerciant d'avoir pris le temps de me lire une nouvelle fois et en vous souhaitant une excellente journée ainsi qu'une très belle semaine. J'en profite également pour remercier Philippe et Christophe qui m'accompagnent de manière hebdomadaire si ce n'est quotidienne depuis maintenant 11 ans ! Je salue au passage Jean Brassard et Raymond Rougeau, les voix mythiques de Canal + et plus récemment du WWE Network.
Enfin d'une manière plus générale je remercie l'ensemble des employés de la WWE (superstars, arbitres, dirigeants, équipes techniques, réalisateurs, scénaristes...) qui nous ont offert un excellent spectacle et qui ont su nous faire découvrir une autre facette du catch, plus intimiste. Cela nous démontre que même dans des salles vides , la fédération est capable de nous offrir un excellent produit et de nous faire oublier le manque de foule!
Prenez bien soin de vous et de vos proches, profitez de ce confinement pour rester chez vous, regarder du catch mais aussi et surtout appeler vos grands-parents, parents ou autres frères et sœurs, bref pensez à votre famille!
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