Crédit photo : WWE
Depuis samedi soir un mot, enfin une expression est dans toutes les bouches de la Wrestling sphère. Le Cinematic Wrestling, l’incroyable accueil du public et des experts du Boneyard match et du Firefly Fun House ont en quelques jours propulsé ce terme au devant de la scène analytique du pro Wrestling. Alors déjà le Cinematic Wrestling n’est pas né samedi dernier mais en 2016 dans une autre compagnie. Pourtant ce que vous avez vu samedi dernier à le même parent que le bébé de 2016. Je parle de Jeremi Borash, c’est lui qui en 2016 travaillant pour la TNA avait produit une grande partie du match Final Deletion. C’est lui qui est à la production du Boneyard match (avec Triple H et Michael Hayes.)
Mon premier point le ton des matchs : Si Final Deletion se passe dans le broken universe avec des règles quelque peu différentes du monde réel ou de règles de la diésège de la TNA, le Boneyard match lui prend place dans la diégèse de la WWE. (Diégèse : Espace-temps dans lequel se déroule l'histoire proposée par la fiction d'un récit, d'un film.)
Le Boneyard avait ce côté badass, marécage, quelque chose de très ancré dans la culture américaine, la culture Cajun et le cimetière sont deux éléments également reliés à la culture du catch autant qu’à l’américanisme. Donc comme Final Deletion en son temps, les deux expériences proposent quelques choses de diffèrents mais qui restent dans le ton des univers auxquels ils appartiennent. En termes de match si Final Deletion est plus grotesque, le Boneyard fait plus combat de film d’action. Toutefois, si les bumps sont parfaitement exécutés dans le Boneyard, il y a moins de moments de folie dans les risques pris. (ça explique que peu de personnes ont la passion de Jeff Hardy pour se lancer dans le vide)
Mon deuxième point : C’est bien produit, les mouvements de caméra sont travaillés offrant une nouvelle perspective et se rapproche du cinéma. On touche presque d’une manière à la cinématographie. La mise en scène et ses effets sont excellents dans les deux cas. Alors pourquoi ça me dérange.
Mon troisième point : « this ain’t fucking wrestling. » Jim Cornett
C’était pour vous choquer, c’est vrai, c’est très bien le cinematic wrestling mais ce n’est pas du catch. D’une manière étrange, le catch c’est certes prédéterminé, c’est une mise en scène. Mais tout ce qui est vrai dans le catch, c’est tout ce qui faux dans ce match ou dans le cinéma en général. Il n’y a pas de coupure dans le catch, on n’arrête pas cinq minutes puis on reprend à la scène suivante. Seulement voilà le Boneyard match et le Final Deletion dans leurs principes mêmes vont à l’encontre de l’essence du catch. Je crois qu’ici, c’est le premier paradoxe du catch. Pourtant je maintiens que quand de rares exceptions et avec les bonnes personnes et bien réaliser, le cinematic wrestling offre une expérience fraîche et plutôt cool. (entre 8 et 9 sur l’échelle du cool)
Le vrai problème est apparu le lendemain du Boneyard, si Final Deletion était resté une anomalie dans le paysage, il a fallu 24h à la WWE pour passer du Boneyard au Firefly.
Alors déjà si on peut argumenter pourquoi le Boneyard et Final Deletion sont utiles et doivent être considérés comme des matchs de catch, le premier qui ose dire que le Cena - Wyatt est un match peut très clairement sortir et allez faire une heure de jogging pour se faire contrôler par la police. Merci.
Je vais reprendre les mots de Jim Cornett. Et oui, on peut dire ce que l’on veut sur Jim Cornett mais celui qui nierait sa connaissance et sa compréhension du catch peut très clairement sortir, vous avez compris l’idée.
"This what they (WWE) always wanted they have made wrestling a fucking movie." "C’est ce qu’ils ont toujours voulu, faire du catch un film."
Je citerai Todd Martin également "I love fight not goofy stuff " "j’aime les combats pas les pitreries."
Le danger est là, la dénaturation du catch. Au point d’en faire un tout autre objet. La promo en mode années 80 de Cena - Wyatt était génial, si vous voulez mon avis, le reste est un contenu sans saveur seulement épicé par les quelques bonnes idées. Mais ce n’est pas un match, c’est une promo à la limite et même là ça soulèverait pas mal de problèmes (camera invisible, est-ce un rêve ?). Ça n’a pas de place sur une carte de WresleMania. Si je salue la volonté d’innover, ça n’empêche pas la critique. L’expérience de la fun house fire fly what the fuck doit être abandonnée tout de suite.
Alors que doit-on penser du Cinematic Wrestling. C’est nouveaun c’est frais, certains concepts fonctionnent mieux que d’autres. Plus il y en auran moins ce sera nouveau, alors n’en abusons pas. Surtout ça peut permettre à la WWE de booker des Catcheurs qui ne devraient pas être dans un match. Imaginez le risque pour l’industrie, si demain Stone Cold, ou Ric Flair ou même The Rock reviennent pour ce genre de match. Encore une fois le futur s’écrirait avec le passé.
La semaine prochaine nous demanderons à Jamy pourquoi l’Undertaker devrait prendre sa retraite.
D’ici là, stay home.
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