Présente dans le paysage catchesque depuis 2019, BodyZoï ne cesse d’accroître sa popularité. En l’espace de quelques mois, la promotion est devenue une référence sur le circuit européen, au point de proposer des shows à guichets fermés. Selon le catcheur MBM, elle va même devenir «une vraie réunion pour les fans de catch d’un peu partout.» Comment expliquer le succès de ce phénomène provenant de Belgique ?
Une communication léchée
Pour exister dans cette ère du numérique, il est essentiel d’être toujours connecté. Les réseaux sociaux jouent une part importante dans la communication, puisqu’ils vont permettre de toucher un plus grand nombre de personnes. BodyZoï le sait et l’a bien compris puisque la structure est présente sur Twitter, Facebook et Instagram. Vidéos, photos, informations pratiques et affiches promotionnelles viennent habiller les différents comptes. Selon Hal, annonceur pour la promotion, l’affiche promotionnelle est essentielle afin d’«attirer le regard», d’«attirer les gens» et d’«aider aussi à faire connaître la fédération d'une manière ou d'une autre.» Une technique payante puisque sur 3 fans interrogés, tous ont connu la fédération grâce aux réseaux sociaux. En décembre 2020, le site internet a été dévoilé, reprenant parfaitement la charte graphique instaurée depuis le début de l’aventure. Numériquement parlant, la fédération est dans le coup et propose une communication «très bonne, très moderne, dans l'ère du temps» selon Vianney, Caëstrois et mordu de catch.
Cependant, la communication de masse via internet ne suffit pas. Parfois, un seul coup d’éclat peut permettre de prendre une autre dimension. Ce coup d’éclat a eu lieu en octobre 2020. À cette époque, la promotion inaugurait le titre de champion avec un invité de choix… Nicolas Anelka. Si l’image de l’ancien international français brandissant la ceinture fut étonnante, elle a également marqué les esprits, permettant ainsi de faire parler au-delà des frontières du catch.
«Bodyzoï Wrestling s'est très rapidement démarqué des autres compagnies francophones par sa direction artistique et sa communication» affirme Sturry, YouTubeur et streamer spécialisé dans le catch.
Des invités qui font rêver
Depuis sa création, BodyZoï a su se construire une solide réputation sur la scène indépendante, lui permettant d’attirer de nombreux noms prestigieux tels que Bandido, Cara Noir, Joey Janela ou Mike Bailey. Pour les passionnés belges et frontaliers, c’est une véritable aubaine pour acclamer des catcheurs mondialement reconnus.
«Ici en Belgique, JAMAIS on a eu ça» explique David, un passionné belge souvent présent dans le public. Vianney le sait, «le fait de ramener des gros noms sur leurs cartes a contribué à les faire connaître, et à donner envie aux gens de se déplacer en masse dans leur salle.»
Au-delà des invités prestigieux, la structure dispose d’un vivier de talents provenant de la scène française et belge sortant toujours «des performances de grand qualité» selon Vianney. Si Tristan Archer, Senza Volto ou MBM sont considérés comme des catcheurs du roster, il ne faut pas oublier que ces hommes sont demandés en Europe. Eux aussi sont prestigieux !
«Tous les noms sont importants, a également nuancé David. Autant les gros noms que les plus petits jouent un rôle sur la qualité du show.»
Une production audiovisuelle travaillée
Tel un programme américain, BodyZoï propose une production audiovisuelle bien ficelée. Les catcheurs ont une vidéo d’entrée, des montages vidéos viennent retracer les rivalités et 4 caméras filment l’action sous plusieurs angles. Selon Hal, un simple clip «aide aussi à mettre dans l'ambiance du combat et à comprendre tout l'enjeu du combat et ce pour quoi les catcheurs sont prêts à mettre leur vie à risque en danger sur le ring.» Sur Twitter, de nombreuses personnes ont saluées cette production.
https://twitter.com/ViandoxC/status/1396528805481697285?s=20
https://twitter.com/KickSubmissionS/status/1397252470045388807?s=20
https://twitter.com/TaophilePW/status/1320125493711077377?s=20
Ce n’est pas un hasard si l’audiovisuel occupe une place importante. En août 2022, la structure a annoncé la création de son service VOD. Pour 14,99 par an, il est possible d’avoir accès à tous les shows enregistrés. Une somme dérisoire avec la qualité proposée sur le ring et dans la production. Il est également possible de regarder la promotion sur wXwNOW mais surtout sur Fite, célèbre plateforme de vidéo à la demande regroupant le meilleur des sports de combat.
Si le visage et le nom de Guillaume Andreoni sont parfois inconnus, son travail est notoire. Dans l’ombre, cet homme s’occupe de toute la partie visuelle et audiovisuelle de la structure. Le travail de Guillaume a été louangé par Sturry :
«Je salue ici tout particulièrement le travail de Guillaume qui ne compte pas ses heures pour donner au show cette touche unique, le fait que chaque VOD soit aussi soignée et abordable pour trois fois rien.»
Une ambiance survoltée
Que serait le catch sans une ambiance survoltée dans la foule ? Cette dernière, composée d’une «grosse proportion de passionnés» selon Vianney, connaît parfaitement les rouages du catch. Elle donne de sa voix en hurlant ou en chantant, de son corps en applaudissant. La promiscuité permet de faire encore plus de bruit, puisque des places debout sont proposées et donnent l’opportunité de taper sur les bords du ring. Tous ces éléments donnent une foule «très bruyante» affirme Rémy, un spectateur ayant vécu son premier show indépendant grâce à BodyZoï. Pourtant, les shows ne se déroulent pas dans un stade mais à la salle culturelle de Colfontaine, ayant une capacité d’accueil avoisinant les 200/250 personnes. Une chose est sûre, l’«ambiance très électrique» à laquelle Rémy fait référence ne se résume pas au nombre d’individus présents.
Les spectateurs ne sont pas les seuls à aimer cette atmosphère. MBM, catcheur professionnel travaillant pour la structure l’affirme :
«Pour moi, BodyZoï Wrestling a le meilleur public du circuit francophone !» Il poursuit : «Les fans ont un énorme respect pour notre travail.»
Une belle déclaration venant d’un catcheur foulant régulièrement les rings francophones. Michel Deschamps, arbitre pour la promotion, est également dithyrambique envers le public :
«Après avoir arbitré pendant presque 8 ans aujourd'hui, j'ai rarement vu une telle ambiance sonore et visuelle. Les fans se déplacent de toute l'Europe pour pouvoir assister aux shows, et ça se ressent a chaque fois !»
Comme le souligne Michel, les fans européens se déplacent en masse afin de vivre l’expérience en live. Le temps d’une soirée, allemands, anglais, hollandais, belges, français et suisses arrivent à parler le même langage, celui du catch.
Quelle est la suite pour BodiZoï ?
Lors de son show «Fly Or Crash», une annonce fracassante a été faite puisque le 10 juin prochain, BodiZoï va présenter le «Joey Janela’s European Tour.» Allie Katch, Gringo Loco, Jordan Olivier mais aussi Nick Wayne (AEW) seront présents. Cette collaboration avec la Game Changer Wrestling (GCW) risque de faire grand bruit sur la scène européenne. Et si cette association permettait à la structure belge de viser encore plus haut ? S’impose-t-elle une limite ? À cette question, Michel Deschamps répond sans détour :
«La limite que se donne BodyZoï ? AUCUNE ! S'il faut organiser un show de catch sur la lune nous le ferons. Viser la lune, ça ne nous fait pas peur.» Un bel hommage qu’Amel Bent appréciera.
Crédit photo : BodyZoi Wrestling
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