Crédit photos : WWE
Après un SummerSlam 2018 qui a globalement tenu ses promesses, la WWE a enchaîné avec un pay-per-view bien moins ambitieux. Au programme de ce Hell in a Cell 2018, seulement huit matchs programmés et aucun segment spécial avec un Elias par exemple. Durant ces 3h30 de show (kick-off non compris), les catcheurs sont entrés directement dans le feu de l'action. C'est donc ce que nous allons faire nous aussi en partageant avec vous nos sentiments sur l'événement. Bonne surprise ou désillusion totale ? Retour sur une soirée qui aurait pu faire un quasi-sans-faute.
Sur les chapeaux de roues
Cette nuit de catch a donc débuté avec un kick-off très léger avec une table orchestrée par un Jonathan Coachman récemment destitué de son rôle de commentateur de RAW. Aussi, Paige était présente durant cette heure gratuite et elle a notamment vanté le roster de Smackdown Live dont elle est la general manager. La WWE commence peut-être déjà à mettre les choses en place pour Survivor Series en novembre. Quoi qu'il en soit, c'est le New Day et Rusev Day qui ont eu la "chance" d'ouvrir les hostilités. Malgré un match tout a fait acceptable, nous regretterons une fois de plus le fait que ce cher Vince n'a pas confiance en Rusev pour lui confier une ceinture. Pire encore, la conclusion de la rencontre pouvait laisser imaginer une séparation prochaine (et inévitable) de cette équipe pourtant tant aimée par les fans. Ainsi, Hell in a Cell pouvait véritablement commencer avec un autre affrontement venant tout droit du show bleu entre Randy Orton et Jeff Hardy... Et c'est à ce moment que ce pay-per-view mineur a commencé à se transformer en grande soirée du catch. WrestleMania aurait presque pu en rougir de jalousie !
Trop beau pour être vrai
C'est un combat prenant, intense et parfois malsain que les deux hommes nous ont offert dans la structure Hell in a Cell. Jeff Hardy a une fois de plus laissé parler toute sa créativité, là où Orton s'est montré froid, calculateur voire même carrément barbare (on en a encore mal aux oreilles !). Nous nous souviendrons sans doute longtemps de ce spot durant lequel Jeff s'est agrippé au plafond de la cage avant de s'écraser sur la table en contrebas. Une prise de risque incroyable qui, malgré la défaite, ne peut qu'attirer le respect de l'Univers de la WWE. Une fois de plus, la compagnie nous a offert un très bon opener mais qui pouvait faire craindre un rythme moindre pour la suite de la soirée. À notre grande surprise, les bonnes nouvelles ne faisaient que commencer ! Lorsque Becky Lynch et Charlotte entrent sur le ring, il y a de quoi être inquiet... Est-ce que la championne va encore piétiner son ex-meilleure amie (et les espérances du public au passage) ? Pourquoi cette grosse rivalité ne se règle pas dans la cage ? Est-ce pour que le tout se termine en queue de poisson par disqualification ? Autant dire que nos craintes ont été balayées très rapidement, puisque les deux femmes ont été impériales et le final venait enfin récompenser les efforts d'une Becky plus "badass" que jamais. De quoi nous rendre un peu plus optimistes avant WWE Evolution.
La dynamique se confirme !
Après deux combats de très grande qualité, nous pouvions déjà craindre de voir la pression retomber. En effet, la WWE a eu beaucoup de mal à être constante durant ses pay-per-views en 2018. Il était rare d'enchaîner trois voire quatre matchs parfaitement rythmés et pourtant... le miracle s'est bien produit. Même si le talent des quatre hommes à l'affiche de la rencontre n'est plus à prouver, la rivalité entre les deux paires Drew McIntyre / Dolph Ziggler et Dean Ambrose / Seth Rollins n'avait rien de très prenante. Ainsi, les catcheurs ont tout simplement laissé parler leurs capacités incroyables sur le ring. Nous avons donc pu assister à un combat de haut vol avec un final d'un suspense totalement fou. C'est logiquement qu'une de ces superstars a paru bien plus balèze que les autres. Nous parlons bien évidemment de Drew McIntyre qui semble plus que jamais être destiné à un grand avenir au sein de la compagnie. Nous regretterons peut-être encore un peu la "timidité" de Dean Ambrose depuis son retour... mais c'est vraiment pour trouver quelque chose à redire. Ce que nous ne savions pas encore, c'est que ces quatre protagonistes allaient pourtant nous laisser un petit goût amer dans la bouche au terme de la soirée. Nous évoquerons cela un peu plus tard...
Une fois de plus, le titre de la WWE (qui devrait soit dit en passant être la ceinture majeure...) se retrouvait dans un milieu de carte assez ingrat. La pression était bien installée sur les épaules de AJ Styles et Samoa Joe après une première moitié de Hell in a Cell excellente. L'inquiétude était donc bien là mais encore une fois, Vince McMahon et ses troupes ont parfaitement scénarisé le cours des événements. Joe parait toujours aussi fort, brutal et il a tout du futur heel majeur de Smackdown Live. Sa domination en fin de combat était indéniable mais Styles a réussi à l'emporter avec un tombé alors qu'il était pris dans l'étreinte de la Coquina Clutch. L'arbitre n'a d'ailleurs pas vu que le champion avait pourtant abandonné de la même manière que l'Undertaker l'avait fait face à Brock Lesnar à SummerSlam 2015. De quoi laisser la porte grande ouverte à une rivalité encore très longue puisqu'un rematch est prévu au Super Show-Down début octobre. Espérons juste que la WWE gratifiera Joe d'une grosse victoire et d'un beau run en tant que champion, sous peine d'enterrer une nouvelle fois un catcheur talentueux.
La descente aux enfers ?
Les choses ont commencé à sa gâter avec le tag team mixte entre Daniel Bryan / Brie Bella et The Miz / Maryse. Pas de réel enjeu autour de ce combat si ce n'est celui de savoir qui a la meilleure femme entre les deux catcheurs. Nous tenons sans aucun doute le plus mauvais combat de la soirée, avec un final totalement ubuesque. La WWE aime beaucoup opposer deux couples dans ces affrontements mais les épouses sont souvent présentes pour être au service de la rivalité de leur mari et jamais l'inverse. Maryse n'a pas donné le moindre coup mais c'est pourtant elle qui marque un tombé foireux et dénué de sens, si ce n'est celui de mettre Daniel Bryan dos au mur avant son combat face à The Miz en Australie. Passons rapidement sur le match entre Ronda Rousey et Alexa Bliss qui n'avait rien d'exceptionnel sans pour autant être nul. Les deux combattantes étaient arrivées avec leur propre escorte et tout ce beau monde s'est mis sur la tronche quelques minutes plus tard. Cela aura quand même été l'occasion de voir une Ronda vulnérable, ce qui donne une nouvelle dimension à son personnage. Une fois de plus, la championne de RAW a démontré tout son talent malgré sa courte carrière au sein de la WWE. L'avenir s'annonce toujours plus radieux pour Ronda Rousey.
Le main event avait un but, faire en sorte que Roman Reigns conserve son titre tout en s'assurant que Braun Strowman ne sorte pas trop affaibli de cette déconvenue. Alors que faire ? C'est simple... Il fallait faire en sorte que le combat n'arrive jamais à son terme malgré le fait qu'il se déroulait dans la cage Hell in a Cell. Malgré toute la force et la robustesse des deux hommes à chaque pay-per-view, il aura suffit d'un spear à travers une table dans le coin du ring pour qu'ils se retrouvent au sol sans pouvoir bouger pendant 10 minutes. De quoi laisser le temps à Dean Ambrose, Seth Rollins, Dolph Ziggler et Drew McIntyre de monter tout en haut de la cage, avant de péter deux tables des commentateurs. Si le divertissement était bien là, le main event est lui passé au second plan. C'était peut-être une bonne chose étant donné la performance des deux protagonistes très en deçà de leur véritable niveau. Sans compter le fait que Mick Foley n'a absolument pas pesé dans la balance malgré son rôle d'arbitre. Il s'est même permis de faire une grosse bavure en tapant trois fois au sol sur un tombé de Strowman mais en annonçant seulement deux... La suite vous la connaissez, Lesnar arrive, casse la porte de la cage, tape tour à tour Reigns et Strowman avec un morceau de table avant de leur asséner un F5 chacun. La soirée se terminera comme ça... Pourtant, sauf erreur de notre part, un Hell in a Cell match n'est pas censé s'arrêter quelque soit l'état des deux adversaires. Puis, alors que Roman Reigns encaisse cinq F5 sans broncher en temps normal, un seul a suffit à le rendre inapte au combat. La WWE s'est heurtée à sa logique douteuse qui n'est plus à démontrer. Nous ne savons pas non plus ce qu'il est advenu de la mallette Money in the Bank puisque ni Strowman, ni Corbin n'ont évoqué ce sujet. Un twist scénaristique n'est pas impossible à ce niveau.
Conclusion
Malgré des absences à la limite de l'acceptable (Finn Balor, Kevin Owens, Sasha Banks, Asuka...), Hell in a Cell 2018 aura été le meilleur pay-per-view de l'année si nous ne retenons que les deux premiers tiers du show. Ensuite, la perte de vitesse inévitable est arrivée et le tout s'est terminé dans la plus grande confusion. Le main event aura protégé tout le monde au détriment ce que nous pouvons attendre d'un combat de cette envergure : l'intensité, le drame et la tension. Nous étions loin de la virée en enfer mais nous ne pouvons nous empêcher de ressentir une légère amertume à la fin. Dommage, tout avait si bien commencé...
N'hésitez pas à nous dire ce que vous avez pensé de ce Hell in a Cell 2018 dans les commentaires en bas de cet article.
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